vendredi 25 septembre 2020

KILOMETRE ZERO

 Je suis très heureux de vous annoncer l'ouverture d'une nouvelle rubrique consacrée à une série que j'aime beaucoup : "Kilomètre Zéro". Un seul tome est paru à ce jour, mais d'emblée les auteurs savent nous passionner avec cette épopée ferroviaire qui s'annonce riche, instructive et divertissante à la fois. La série est servie par le merveilleux dessin de Florent Bossard, en parfaite adéquation avec le scénaio de Stéphane Piatzszek.

Pour commencer, je vous propose de vous rendre sur cette nouvelle rubrique afin d'admirer une illustration non retenue pour la couverture du tome 1, qui n'en demeure pas moins être magnifique.



jeudi 17 septembre 2020

LA PROMESSE DE LA TORTUE

 En attendant la sortie du tome 2, plongeons-nous dans les coulisses de la série avec, aujourd'hui, quelques études de personnages de la main de Tieko.

Ces premières recherches sont à découvrir sur la rubriques dédiée à la série en utilisant le menu de droite ou directement en cliquant sur l'image ci-dessous :



dimanche 13 septembre 2020

LES MAÎTRES DES ÎLES tome 3 : LA COUVERTURE PREND DES COULEURS !

 Il y a quelques semaines, je vous dévoilais l'illustration de couverture du tome 3. Voici la même illustration, mise en couleurs :


jeudi 10 septembre 2020

KILOMETRE ZERO : LA CHRONIQUE DE "LA PIEUVRE"

 Kilomètre Zéro: les pionniers du rail


En mettant en images la construction, dans l’Alsace du 19e siècle, de la plus grande ligne ferroviaire de l’époque, la bande dessinée Kilomètre Zéro de Stéphane Piatzszek et Florent Bossard propose une allégorie poignante sur « l’inexorable marche du progrès ».




À la fois ingénieur, entrepreneur, député du Haut-Rhin et homme le plus riche d’Alsace, Nicolas Koechlin est la figure centrale de Kilomètre Zéro. En 1836, devant un trafic fluvial et terrestre connaissant une densité sans précédent, le visionnaire sent que les convois et les diligences ne suffiront plus encore longtemps pour répondre aux besoins d’une industrie en plein essor. Il lance alors la construction d’une voie ferrée afin de permettre le transport des marchandises comme des personnes entre la ville de Mulhouse, qu’il habite avec sa famille, et celle de Thann, et si son projet semble ambitieux, il ne s’agit que d’un simple essai pour Koechlin, dont le but avoué est d’ériger la plus longue ligne française (et internationale) de l’époque, soit pas moins de 140 kilomètres de rails reliant Strasbourg à Châle.

On pourrait penser que la création d’une voie ferrée dans l’Alsace de 1836 est un sujet lointain présentant peu d’intérêt, mais au-delà d’une chronique sur un simple exploit technique, Kilomètre Zéro dépeint surtout une société où tous les aspects de la vie étaient assujettis à l’entreprise, même les relations conjugales. Le patriarche Koechlin déclarera d’ailleurs à sa fille : « Tu n’épouses pas ton cousin, ma chérie, mais la plus puissante fabrique de métiers à tisser d’Alsace ». En revenant sur une époque où un député pouvait continuer de diriger sa propre compagnie, où la mission du journal local était de promouvoir l’œuvre des industriels, et où les corporations se chargeaient d’instruire les enfants qu’ils faisaient travailler dans des conditions dangereuses pour leur santé, on comprend beaucoup mieux l’avènement des syndicats et des lois modernes encadrant les droits des travailleurs.

Tout en respectant à la lettre la réalité historique derrière le récit, Kilomètre Zéro prend souvent des allures très dickensiennes, en faisant par exemple une large place au personnage de Doomi, un adolescent qui finira par délaisser son travail à la fabrique, où il engouffre des pelletées de charbon dans la cuve, pour devenir l’un des tout premiers cheminots du pays, et dont le jeune frère, Fink, souffre d’une phtisie cotonneuse causée par son travail à l’usine. Même s’ils font partie de la petite bourgeoisie et profitent d’une aisance matérielle plutôt enviable, les enfants Koechlin ne semblent pas beaucoup plus heureux de la vie que le patriarche a décidé pour eux, au point où la fille de la famille, Salomé, dénoncera vigoureusement les conditions de travail des enfants à l’usine de son père… dans le journal lui appartenant !

Évidemment, une bande dessinée historique se déroulant dans les années 1830 n’est pas particulièrement propice à la fantaisie picturale, mais d’un trait fin et élégant, où les crayonnages au plomb sont renforcés par des touches d’encre ou de fusain, le dessinateur Florent Bossard incorpore une belle dose de poésie aux paysages enfumés de la ville de Mulhouse, qualifiée de Manchester française, et il insuffle une dimension quasi dantesque à son usine de la révolution industrielle, avec sa gargantuesque cuve à charbon surnommée « Mademoiselle ». Utilisant le mauve, l’ocre ou le bleu électrique, la coloration sublime le réalisme des illustrations pour leur donner un aspect plus moderne, presque intemporel, et l’album se conclut sur un dossier de huit pages, portant sur la ligne Strasbourg-Châle, la ville de Mulhouse, le personnage de Nicolas Koechlin, ou les toutes premières locomotives à vapeur.

Sorte de Dickens à la sauce alsacienne, Kilomètre Zéro illustre la naissance de notre société moderne où le progrès, bien que désirable, s’effectue trop souvent au détriment des vies humaines, et ce premier tome inaugure de belle façon la trilogie du rail prévue par Piatzszek et Bossard.

samedi 5 septembre 2020

LA PROMESSE DE LA TORTUE tome 1 : LA CHRONIQUE DE "AVOIR A LIRE"

 La Promesse de la Tortue T1 nous propose une aventure à l’île de la Tortue. Une aventure mettant en scène trois femmes de caractère opposées mais qui vont devoir s’unir pour survivre aux terribles preuves qui les attendent.

Résumé : Nous sommes en 1642, à bord d’un bateau en provenance de la France qui vogue vers l’île de la Tortue. Un bateau dont la cargaison est constituée de... Femmes ! Prostituées, reprises de justices, elles sont destinées, ou condamnées, à épouser des français établis à la Tortue pour sédentariser les colons.

Quitt, Louise et Apolline sont trois de ces femmes que les circonstances vont rapprocher. Elles vont se prêter serment d’entraide à la vie à la mort. Mais la dure réalité de la Tortue va mettre à mal ce serment. Trois femmes différentes, qui vont s’allier mais dont les objectifs vont se contrarier.

Apolline veut juste survivre et éviter les ennuis, Louise veut refaire sa vie à La Tortue et Quitt veut juste... retourner en France. Ces trois personnages majeurs sont entourés d’hommes aux caractères bien définis également. Ce premier tome pose l’univers, crée les liens entre les différents personnages et nous pose le cadre historique. Ce volume est le premier jalon d’une trilogie qui nous promet rebondissements et actions.

On réalise également le statut des femmes au dix-septième siècle. Embarquées de force sur un bateau pour repeupler et sédentariser des colons, on a quand même vu mieux. Malgré ces conditions difficiles, chacune va tenter de s’en sortir.

Ces trois femmes nous paraissent attachantes. On comprend rapidement les enjeux. Quitt nous apparaît vite comme le personnage principal. Ses enjeux sont majeurs. On se demande à la fin de ce premier tome comment l’histoire va évoluer.

Les dessins de Tieko contribuent à l’immersion dans cet univers. Galions, costumes, armes, tout vous replonge en cette époque troublée. Les compositions varient au fil des pages, permettant d’éviter toute monotonie visuelle. L’histoire avance doucement, au rythme de la mise en place des différentes situations.

La mise en scène nous tient proche des personnages, leurs regards, leurs positions, mettant en avant leurs sentiments.

Les couleurs de Fabien Blanchot apportent le soleil des îles à cette histoire sombre de femmes condamnées au mariage avec des inconnus.

La Promesse de la Tortue T1 offre un premier tome qui pose les bases d’une histoire dont on ne sait comment elle va évoluer... Un récit dont on serait bien curieux de lire la suite.


mardi 1 septembre 2020

LA COUR DES MIRACLES tome 2 : LA CHRONIQUE DE "AVOIR A LIRE"

 La succession ne se passe pas comme prévu au royaume des voleurs...

Résumé : Anacréon, le roi des gueux parisiens, est enfermé, laissé pour mort dans les geôles royales. Son fils est mort lors d’un raid des mousquetaires, et sa fille, la marquise, s’apprête à être déportée en Guyane. Pour les différentes Cours des miracles, le glas semble avoir sonné, mais ces bougres semblent avoir le cuir et le coeur solides.


Second tome publié d’une série qui en comptera cinq, Vive la reine ! est donc une suite qui compte bien donner du corps et du cœur à ses personnages. Le titre dévoile de manière assez explicite le protagoniste en tête d’affiche, ce sera donc une femme, à la lame d’acier et la langue acérée. Entre ordres stratégiques pour organiser résistance aux forces du guet et manœuvres politiques pour rallier ses partisans, les entrelacs sournois prennent presque le pas sur les scènes d’action, jusqu’à ce qu’un assaut soit donné. Entretemps, le vieux Anacréon parvient à ne pas se faire oublier, et l’on sent que le troisième tome amènera son lot de trahisons et de morts, dans la lignée des deux premiers. Il y a donc de quoi faire dans cette Cour des miracles, qui amène jusqu’à présent bien des surprises et des coins cachés de l’Histoire. 

Le dessin n’échappe pas à cette idée d’une partie plutôt sombre à dévoiler, puisque hormis quelques écarts du côté des palais, ce sont les ruelles les plus fangeuses et les cachots les plus profonds qui sont donnés à voir. La saleté, la boue et le sang sont ainsi constamment à l’image, et les défécations facilement évoquées. Attention tout de même, l’ensemble reste clair, presque chatoyant par certains aspects, des couleurs habituelles dans la collection Quadrants de Soleil. Pas de panique, ce n’est pas du Zola, mais bien du Dumas qui se dessine sous les yeux du lecteur, qui peut donc être assez jeune et non averti pour suivre ces aventures où l’honneur peut suivre bien des sentiers. 

Jolie suite, avec une héroïne de la trempe d’une reine redoutable qui s’impose, des retournements de situation intéressants, comme un chaos propre à ces quartiers pauvres et délabrés, qui sont autant de poudrières que l’on mérite de dessiner.