mercredi 23 décembre 2020

KILOMETRE 0

 En attendant le tome 2, revenons sur le magnifique tome 1 de cette série passionnante, avec quelques recherches graphiques supplémentaires de Florent Bossard.

A voir sur la page dédiée, en cliquant sur l'aperçu suivant :


jeudi 10 décembre 2020

LA COUR DES MIRACLES tome 2 : la chronique de La bande du 9

Anacréon en prison, la Marquise marquée au fer pour partir vers le nouveau monde, le royaume des miséreux semble être proche de la chute. Mais les auteurs Stéphane Piatzszek et Julien Maffre ont plus d’un tour dans leur sac pour faire rebondir cette balade historique où deux classes sociales que tout oppose vont devoir s’affronter. 

Malgré la chute d’Anacréon (Roi des gueux) et son emprisonnement à la prison du Châtelet,  le royaume des miséreux est toujours en activité. Et ce n’est pas cette balade du lieutenant La Reynie dans les rues de Paris qui va le rassurer, bien qu’Anacréon soit en prison et que la Marquise (fille d’Anacréon) soit aux fers et en partance pour le nouveau monde afin de servir dans un bordel. Il faut maintenant frapper un grand coup et éradiquer cette population de mendiants et pillards. Mais les gueux sont tenaces et persévérants, la Marquise compte bien s’évader et rejoindre ses amis pour continuer la lutter et prendre le pouvoir de la cour des miracles.
 
Ah que voilà un beau sujet traité dans cette série, la cour des miracles. Lorsque l’on évoque le XVIIème siècle et les règnes de Louis XIII et Louis XIV, notre esprit part aussitôt dans les beaux châteaux, le luxe, les banquets, l’opulence mais cette histoire que l’on nous a léguée est bien loin de la réalité. A cette époque, de nombreuses personnes quittaient leurs campagnes pour rejoindre les grandes villes en quête d’un travail mais finissaient souvent dans des quartiers malfamés, miséreuses et obligées de mendier pour survivre. Ces lieux étaient appelés la cour des miracles.

Donc, voilà un beau sujet à traiter. Sans rendre hommage ni glorifier cette population, Stéphane Piatzszek (auteur notamment de l’île des justes ou une famille en guerre) fait transparaitre la dure vie des ces hommes et femmes obligés de mendier pour survivre.  Tous n’étaient pas que des enfants de cœur et on peut comprendre largement la crainte de la population et les actions menées par la royauté. On se retrouve ainsi avec deux mondes bien différents qui vont s’affronter.

Cette période permet également aux auteurs de glisser des personnages historiques aux côtés de leurs personnages imaginaires. Ce second volet est aussi passionnant que le premier, on s’attache aux personnages et les auteurs en profitent pour nous dévoiler d’autres facettes de ces derniers notamment pour Anacréon et la Marquise. Le jeu de rôle entre les acteurs est beaucoup plus poussé que dans le premier volet pour notre plus grand plaisir, sans compter sur l’arrivée de nouveaux personnages.
Julien Maffre n’est pas en reste, son dessin très minutieux, détaillé, quelque peu hachuré était destiné à cette période. Il arrive à faire ressortir toutes les ambiances, les odeurs, les dangers. Son découpage est parfait. Il traite les scènes d’action pour les rendre dynamiques grâce à des perspectives intelligemment travaillées. Il réussi à enchaîner les scènes entre elles sans que l’on ne s’en aperçoive, permettant ainsi de ne pas lâcher l’album de bout en bout. 

Eric, Chroniqueur La Bande Du 9